Jacques Barik, l'impact de la nicotine sur le cerveau des jeunes

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Publié le 11 décembre 2025 Mis à jour le 11 décembre 2025
Date(s)

le 11 décembre 2025

Découvrez le portrait de Jacques Barik, enseignant-chercheur à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM)

En Octobre dernier, Université Côte d'Azur accordait un article à Jacques Barik, enseignant-chercheur à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM), et co-responsable, avec Ingrid Bethus, du parcours de Master Neurosciences Cellulaires et Intégrées de l'EUR LIFE.

Ses recherches


À l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM), Jacques Barik étudie les mécanismes moléculaires et les événements sous-jacents à l'impact de la nicotine sur le cerveau afin de développer des traitements visant à aider au sevrage tabagique. En effet, Le tabagisme est, indépendamment du genre, l'une des principales causes de décès évitables, et la dépendance à la nicotine est associée à de multiples comorbidités psychiatriques. En plus d'une consommation de cigarettes toujours élevée, le vapotage est devenu une méthode alternative d’absorption de nicotine extrêmement populaire, en particulier chez les adolescents. La dépendance à la nicotine reste donc un problème majeur de santé publique.

Ce projet se concentre particulièrement sur l’adolescence, une période clé dans l’établissement de l’addiction. En effet, parmi les fumeurs, ceux qui ont commencé à fumer durant l’adolescence sont plus susceptibles de devenir dépendants à l’âge adulte. Le cerveau subit des transformations majeures, favorisant l’émergence de comportements adultes. La nicotine perturbe ce processus de maturation, rendant les adolescents plus susceptibles de devenir dépendants.

L'objectif du projet NICADO est d’explorer les changements cérébraux induits par la nicotine et de comprendre les mécanismes sous-jacents de la dépendance. En particulier, nous nous concentrons sur les neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale (ATV), une région cérébrale clé impliquée dans la motivation, le plaisir et les émotions. Ces neurones, sensibles à la nicotine, sont souvent altérés dans des troubles psychiatriques tels que l'anxiété, la dépression, et les troubles de la prise de décision.

Les objectifs principaux du projet sont :

  1. L’impact de la nicotine sur les neurones dopaminergiques (DA) durant le développement : L'équipe analyse comment l'exposition à la nicotine durant l'adolescence affecte la maturation des neurones dopaminergiques dans le cerveau, en étudiant les changements au niveau cellulaire et moléculaire.
  2. Les effets de l’exposition chronique à la nicotine à l’âge adulte : Ils examinent comment la consommation prolongée de nicotine durant l’âge adulte affecte ces neurones, ainsi que l'impact du sevrage sur leur fonctionnement, notamment sur leur activité dopaminergique.
  3. Le rôle du noyau tegmental latéro-dorsal (LDTg) : Ils étudient comment l'exposition à la nicotine modifie le fonctionnement du LDTg, une autre région du cerveau impliquée dans la production d’acétylcholine, un neurotransmetteur qui interagit avec le système dopaminergique, et son rôle dans la régulation de la dépendance.
  4. Le comportement des adultes après une exposition à la nicotine durant l’adolescence : Ils analysent l'impact de l’exposition précoce à la nicotine sur les comportements des adultes, en particulier sur leur motivation, leurs processus de prise de décision et leurs états émotionnels.

Pour cela, des modèles animaux (souris) sont utilisés afin d’observer les effets de la nicotine sur le cerveau à différents stades de développement. À l'aide de techniques avancées d'imagerie cérébrale et de manipulation génétique, Jacques Barik étudie les changements au niveau des circuits neuronaux et comportementaux.